Le videur me scrute avec ce regard d’homme habitué à voir les âmes chavirer. Il n’a pas besoin de parler. Son corps massif est une injonction silencieuse : l’heure est venue de quitter ce refuge de misère, d’aller s’effondrer ailleurs. Je lui rends un sourire absent, un rictus d’homme qui sait qu’il n’a plus rien à perdre. J’ai dépassé l’heure où l’on tolère les âmes trop pleines de regrets. Alors je me lève, lentement, comme si la nuit elle-même pesait sur mes épaules. Mon verre est vide, ma poche aussi. Je jette quelques pièces sur la table, mais elles ne font qu’un bruit sourd, comme un écho lointain. Dehors, la nuit s’étire, indifférente. La brume danse sur les pavés humides, et les réverbères projettent des ombres déformées sur les façades. L’air sent le bois mouillé et le charbon, un parfum d’hiver qui s’attarde. J’enfonce mes mains dans les poches de ma redingote élimée et me laisse avaler par la rue. Les pavés brillent sous l’humidité, scintillent comme s’ils reten...
2012, Murray vs Djokovic in the US Open Final, I liked tennis at that point and I was familiar enough with the sport to understand its rules, the match ended after 4 hours 54 minutes, I’ve never seen anything like that in my life when it comes to sports, nearly 5 hours of nonstop back-and-forth between two athletes, unlike football’s 11v11 or basketball’s 5v5, if you’re rooting for someone then you’re rooting for them and them only, unless we’re talking doubles tennis which is still intimate in its own regard, but the point is that there are no teams, where various parts can be changed but the entity remains still, you root for the individual in their match against a singular opponent, it’s a quite confrontational sport so to speak, it’s a conversation, and the perfect vehicle for personal stakes in a sports movie. I’m still quite shocked that tennis movies have never been a thing, and not just that, just having sports films where the main narrative isn’t a rags to riches weepie, it’s ...