Ma vie n’est qu’une performance
Dans l'éclat des projecteurs, ma vie se déroule comme une performance, un acte continu dont les rideaux ne tombent jamais. Tel un comédien prisonnier de la scène, je navigue à travers les actes de mon existence, chaque jour un nouveau tableau, chaque émotion une réplique à déclamer.
Les coulisses de mes pensées se mêlent aux feux de la rampe, dissimulées derrière le masque soigneusement arboré. Chaque sourire, chaque larme, une mise en scène habile où la frontière entre le personnage et la réalité se floute. Je me tiens là, sous le regard critique du public invisible, ma vie n'est qu'une série de monologues suscitant des applaudissements feutrés ou des silences pesants.
Parfois, les applaudissements résonnent comme une ovation chaleureuse, le succès éphémère d'une scène bien interprétée. D'autres fois, le silence, lourd comme un rideau tombant, résonne dans le vide, une critique tacite de ma performance devenant une zone d’ombre où les questions persistantes surgissent. Sont-ils un signe d'incompréhension, de désapprobation, ou simplement une pause avant le prochain acte ?
À force de vouloir plaire à un public dont je ne connais pas le visage, je m'éloigne de ma véritable essence. Les attentes indistinctes de ce public insaisissable deviennent le texte que je suis contrainte de suivre. Satisfaire ce public inconnu devient une danse délicate, une quête sans fin d'applaudissements qui m'entraîne dans une spirale où je deviens le figurant d'une histoire que je ne connais pas, un script dont les pages me restent étrangères.
Or, la performance continue, jonglant entre les rôles du metteur en scène et du figurant, équilibrant entre les acclamations et les pauses éloquentes, créant une symphonie complexe d'émotions et d'interprétations.
Par moments, je rêve d'une sortie de scène, d'un rideau final qui clôture ce spectacle incessant. Cependant, la scène persiste, mon rôle évoluant au fil des actes, et je m'accroche à chaque réplique comme un comédien emprisonné dans le script de sa propre existence.
Ma vie, une performance où la frontière entre le jeu et la réalité devient de plus en plus floue, et où la seule certitude réside dans la continuité de ce drame quotidien.
Imane El Maimouni
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